thinkletter #56 - #polycrise #frontières #Hélene, Boris & Co #Glencore #eau, paix et prospérité #lobito #limitesplanetaires #stoicallyours
3 octobre 2024 - « L'obstacle à l'action fait avancer l'action. Ce qui fait obstacle devient le chemin. »
Renforcez votre immunité cognitive !
Prosilience thinkletter #56
Une thinkletter bimensuelle pour mieux comprendre et anticiper la polycrise mondiale, et ainsi vous permettre de vous adapter. Compilée par Christopher H. CORDEY, futuriste-maïeuticien, facilitateur stratégique, conférencier, fondateur de futuratinow. Associé de Yonders. Membre du board de Swissfuture.
Bonjour à toutes et à tous,
Quand l'imprévisible devient l’inévitable.
Bienvenue dans la 56 è thinkletter du 3 octobre 2024.
Une planète en mutation rapide. Une humanité à bout de souffle.
Transformer l’eau de mer en eau potable à l’aide de l’énergie solaire est la prouesse qui pourrait nous sauver. À l’université de Waterloo, des chercheurs ont non seulement relevé ce défi, mais ont également conçu une technologie cinq fois plus efficace que les méthodes actuelles. Alors que le monde continue à chercher des solutions à la rareté de l'eau, cette innovation résonne comme une lueur d’espoir, une promesse d’un avenir durable. Mais que dire de la course folle vers le progrès ? Le cuivre, clé de voûte de notre infrastructure numérique, pourrait devenir notre talon d’Achille.
Cuivre : Le « sang » de l'infrastructure technologique
Sans cuivre, il n'y a pas d'intelligence artificielle. Pourtant, alors que nous accélérons vers un monde électrifié, une ombre plane : un déficit de 9,9 millions de tonnes de cuivre menace nos ambitions. Paradoxalement, la route pour répondre à cette pénurie passe par l'Afrique centrale, un continent longtemps négligé mais désormais au cœur de la bataille pour les ressources. Avec ses réserves colossales, la RDC et la Zambie sont prêtes à devenir des acteurs mondiaux. Mais à quel prix ?
Les matières premières, invisibles mais indispensables
Glencore, géant des ressources naturelles, a récemment lancé une campagne publicitaire qui rappelle avec force : les matières premières sont partout. Cette campagne vise à améliorer l'image d'une entreprise controversée pour ses pratiques de gouvernance, à répondre aux critiques en matière environnementale et sociale (ESG), et enfin, renforcer la position dominante de Glencore. Mais derrière cette image soignée, se pose la question cruciale de l’éthique. Car si le cuivre et d'autres métaux rares sont les piliers de nos technologies vertes, ils sont aussi au cœur d'une économie minière souvent entachée de corruption et de dévastation environnementale.
Guerre des métaux : la bataille pour l’hégémonie
Le corridor de Lobito, une voie ferrée reliant l'Afrique centrale à l’Atlantique, est peut-être l’un des projets les plus stratégiques de notre époque. Mais au-delà des rails, se cache une guerre silencieuse pour les ressources. Les puissances occidentales investissent, espérant rivaliser avec l’omniprésence chinoise. Pékin contrôle déjà 15 des 19 mines de cuivre en RDC, verrouillant les chaînes d’approvisionnement mondiales. L’Occident, quant à lui, cherche à rattraper son retard, mais avec une question qui persiste : avons-nous laissé trop de terrain à la Chine ?
Frontières fondantes et guerres climatiques
Pendant ce temps, alors que le cuivre alimente notre avenir technologique, nos frontières se dissolvent, littéralement. La fonte des glaciers redéfinit les limites entre nations, comme l’illustre le cas Suisse-Italie. Mais cette transformation dépasse les Alpes, touchant les régions himalayennes et les côtes menacées par la montée des eaux. La géopolitique est en ébullition. À mesure que les territoires disparaissent, de nouvelles batailles émergent. Qui possèdera les terres désormais inondées ? Les mers deviendront-elles un champ de bataille économique et juridique ?
Des promesses... ou des illusions ?
Face à ces bouleversements, nous devons réinventer nos approches. La coopération internationale est essentielle, mais pour l’instant, elle reste une lueur fragile. L'innovation technologique, à l’image des chercheurs de Waterloo, peut nous sauver, mais seulement si nous sommes capables d’utiliser les ressources qui nous restent. C'est là que l'ambition de géants comme Glencore entre en jeu. Réussiront-ils à maintenir leur hégémonie tout en répondant aux critiques éthiques et environnementales qui les entourent ? La vraie question n’est pas de savoir si nous avons les technologies pour faire face au changement climatique, mais si nous avons la sagesse pour les déployer à temps, de manière juste et durable.
La course est lancée. Les matières premières en sont le moteur.
Et si l’abandon des frontières devenait inévitable ?
Pour les abonnés, ce sera d’une analyse des enjeux du cuivre dont il sera question, mais aussi du bilan de santé de la planète, de l’eau comme facteur de paix et de prospérité et des entreprises à suivre dans le domaine des technologies climatiques. Déjà abonné ?
Sinon, comme vous le savez, notre ambition est de vous accompagner sur un chemin ardu. Nous le faisons :
via cette thinkletter bi-mensuelle
et depuis peu via un atelier collaboratif destiné à remettre en question les certitudes, acculturer à la fabrique de l’avenir et faciliter l'élaboration de solutions exploitables.
Bien cordialement