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19 septembre 2024 - "N'expliquez pas votre philosophie. Incarnez-la"
Renforcez votre immunité cognitive !
Prosilience thinkletter #55
Une thinkletter bimensuelle pour mieux comprendre et anticiper la polycrise mondiale, et ainsi vous permettre de vous adapter. Compilée par Christopher H. CORDEY, futuriste-maïeuticien, facilitateur stratégique, conférencier, fondateur de futuratinow. Associé de Yonders. Membre du board de Swissfuture.
Bonjour à toutes et à tous,
Voici la 55 è thinkletter du 19 septembre 2024 : ambiance.
L’eau : une ressource sous pression (et dans tous ses états)
L’eau douce, cette ressource que l’on croyait inépuisable, se révèle aujourd’hui comme une bombe à retardement. Entre sécheresses, inondations et exploitation industrielle, elle est à la croisée des chemins. La nouvelle bible de l’eau, "Tout comprendre (ou presque) sur l’eau" du CNRS, nous promet un regard éclairé sur ce liquide vital, depuis sa qualité jusqu’aux menaces qui pèsent sur elle. Mais, en réalité, est-ce si compliqué ? L’eau, c’est la vie, non ? On tourne le robinet (s’il existe), et voilà. Et pourtant, les scientifiques nous rappellent que la gestion de cette ressource demande bien plus que cela. En Afrique, les crises alimentaires s’aggravent, et ce n’est pas juste une question d’eau, mais de son absence, de sa mauvaise gestion, et d’un climat qui s’emballe.
Cocacollapse et Nestlé Watergate : quand l’eau reste une marchandise
Pendant que certains manquent d’eau, d’autres la pompent sans vergogne. Bienvenue à Cundinamarca, Colombie, où Coca-Cola puise inlassablement dans les nappes phréatiques tandis que les habitants, eux, vivent au rythme des rationnements. Cocacollapse en marche ? Peut-être. Mais ne vous inquiétez pas, Coca-Cola plante des arbres, inventorie les animaux et distribue des jus lors de la Journée du paysan. Voilà qui devrait régler les pénuries. Et le Nestlé Watergate dans tout ça ? On croyait l’affaire réglée avec un bon vieux chèque de 2 millions d’euros pour éviter un procès en 2024. A suivre. Pendant ce temps, leurs bouteilles d’eau émettent toujours 2 000 fois plus de carbone que l’eau du robinet. Ironique, non ?
De la Sicile à l’Italie tropicale : l’agriculture à genoux
Pendant ce temps, l’Italie, berceau de la dolce vita, devient l’exemple parfait de la tropicalisation de l’Europe. La production de blé dur s’effondre sous l’effet de la sécheresse. En Sicile, c’est une véritable hécatombe agricole : la péninsule a perdu jusqu’à 90 % de sa production dans certaines régions du sud. En 2024, l’agriculture italienne enregistre déjà 6 milliards d’euros de pertes. L’eau, ou plutôt son absence, redessine les contours économiques et agricoles de ce pays.
Et le méthane dans tout ça ?
À côté de ces crises d’eau, le méthane, ce vilain petit gaz bien plus réchauffant que le CO2, se la joue discrètement mais efficacement. Il grimpe dans l’atmosphère, surpassant toutes les prévisions climatiques. Avons-nous atteint un point de non-retour ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : avec l’eau qui manque d’un côté, la sécheresse qui ravage, et les entreprises qui s’en moquent, il semble que les dés soient déjà jetés. Ou pas ?
En somme, l’eau est désormais bien plus qu’un simple bien naturel. Elle est à la fois marchandise, victime et, finalement, révélatrice de l’imprévisibilité de notre avenir climatique.
Si l'eau est à la fois une marchandise et une victime, faut-il la libérer de l'emprise des entreprises pour garantir notre survie, ou sommes-nous déjà trop dépendants de ceux qui la privatisent pour changer le cours des choses ?
Pour les abonnés, ce sera d’une analyse de système mondial de traçabilité des minerais critiques nécessaires à la transition énergétique proposé par l’ONU dont il sera question, mais aussi des conflits autour des ressources maritimes et du Groenland. Déjà abonné ?
Sinon, comme vous le savez, notre ambition est de vous accompagner sur un chemin ardu. Nous le faisons :
via cette thinkletter bi-mensuelle
et depuis peu via un atelier collaboratif destiné à remettre en question les certitudes, acculturer à la fabrique de l’avenir et faciliter l'élaboration de solutions exploitables.
Bien cordialement